RÉUNION ENS Lyon 15-10-2014

 

La réunion s’ouvre à 14 heures sous la présidence de Sylvie Martin, nouvelle vice-présidente aux Etudes et en présence, pour les classes préparatoires de Pierre Stragiotti et Marc Even, pour l’ENS de Lyon de Pascal Marty, professeur à l’École et responsable de l’épreuve commune de géographie à partir de la session 2016; Julie le Gall et Antoine Laporte, maîtres de conférences à l’École et représentant le jury 2014 de l’épreuve de géographie commune; Yves Le Lay, maître de conférences à l’École,  pour les épreuves de spécialité.

 

 

Géographie commune

 

Le sujet de géographie commune s’est révélé intéressant; beaucoup de copies satisfaisantes, bien exemplifiées, assorties de bons graphiques. La clé de la réussite était dans l’analyse des termes du sujet, et notamment de « ressources ».

Le travail de notation des copies commence par une étape de pré-correction, suivi d’un travail collectif d’élaboration d’un corrigé où sont mis à contribution à la fois des spécialistes du sujet et des correcteurs non-spécialistes, afin de croiser les exigences et les attentes. Sont ainsi précisément cadrés les enjeux du sujet et les modes de problématisation possibles. Les copies  sont corrigées ensuite par des quadrinômes constitués systématiquement de membres du jury expérimentés et nouveaux. Sont valorisées la maîtrise de l’exercice dissertatoire, la qualité de la démonstration, la richesse de l’exemplification.

 

Spécialité : sujet d’écrit

 

Trois modifications importantes lors de la session 2014. Premièrement, la suppression du calque qui était mal utilisé : on préfère désormais des croquis réalisés sur la copie. Deuxièmement,  l’introduction de l’outre-mer dans les sujets possibles, même si cette possibilité n’a pas été exploitée en 2014. Troisièmement, le changement d’échelle : on abandonne le 1 / 50 000ème pour passer au 1 / 25 000ème.

Satisfaction devant le gain de précision, appelé aussi en 2014 par la nature de la carte proposée (Castres) : l’espace y était composite, sollicitant géographie industrielle, géographie urbaine, et géographie rurale.

 

Spécialité : sujet d’oral
A l’oral, des cartes au 1/25000 et au 1/50000 sont proposées. Elles sont accompagnées de documents variés, par exemple de cartes anciennes qui permettent de faire varier l’échelle et de travailler sur la composante historique.
Il y a eu en 2014 davantage d’admissibles et les prestations ont été plus contrastées qu’en 2013. [NB : même remarque que les historiens]

 

 

Après avoir salué l’arrivée de Pascal Marty à la présidence du jury de géographie tronc commun, Pierre Stragiotti a répondu sur ces points puis attiré l’attention du jury sur le programme 2015 et sur le nombre des admis dans la série « sciences humaines ».

 

Géographie option – écrit

 

Si le passage au 1/25 000ème s’est fait sans problème, le choix de la carte de Castres a semblé peu satisfaisant. Il répondait sûrement au désir de jouer la sécurité en mettant un peu de tout, mais il s’est avéré plein d’effets pervers. Outre une probable difficulté de correction, une véritable explication des réalités castraises ne pouvait se faire de manière satisfaisante sans avoir recours à des faits que ni la carte ni les documents d’accompagnement ne montraient. C’est souligné en creux dans le rapport qui mentionne tout un ensemble de connaissances (à commencer par le rôle de P. Fabre) qui, précise-t-il, n’étaient pas nécessairement attendues des candidats.

 

Géographie option – oral

 

Satisfaction totale sur les sujets, les documents d’accompagnement, les questionnements, le climat général lors des interrogations.

 

Epreuve géographie tronc commun

 

Le sujet d’écrit 2014 est apparu daté et peu stimulant en comparaison du sujet de la BCE.

 

Le nouveau programme, s’il est en soi intéressant, se révèle inadapté. La question est encore peu étudiée par les géographes, et il n’y a pas de synthèse accessible pour les étudiants. Pourquoi faire aborder la géographie à des étudiants, dont ce sera pour la majorité le souvenir le plus prégnant, par un des domaines où elle est la plus incertaine ? Nous n’avons rien contre l’innovation, tant qu’elle ne nuit pas à la faisabilité.

La question nécessite, sans entrer dans les aspects techniques, des connaissances économiques que les étudiants n’ont pas. On peut le déplorer, mais nous appartient-il de combler cette lacune dans un cours de 2 heures hebdomadaires pendant 6 mois ?

La seconde lettre de cadrage, dont on comprend bien la politique, a plus embrouillé les choses qu’elle ne les a simplifiées. Elle a noyé la finance, phase identifiable du capitalisme, dans la mondialisation économique puisque financement et solvabilité sont partout.

Cela conduit à une préparation extrêmement difficile pour les étudiants et leurs professeurs, tant sur le fond que par le peu de temps imparti.

A la proposition émise par Pierre Stragiotti d’un éventuel avis consultatif de l’APGéo (maître d’œuvre) sur les nouveaux programmes, l’ENS-Lyon (maître d’ouvrage) a opposé une fin de non recevoir. Marc Even demande que le sujet retenu pour la session 2015 tienne compte des difficultés rencontrées par ce programme et se tienne dans une zone balisée strictement par la bibliographie proposée par le jury.

 

Patrick Marty répond aux associations que les flottements qui se sont fait jour en 2014 seraient évités, autant que possible, dans les années à venir. L’élaboration des programmes se fera de façon coordonnée et rapprochée entre les différents membres du jury. Elle tiendra compte de l’actualité de la discipline : mutation de la carte, dialectique de la spécialité et de la généralité, stimulation de la discipline par ses marges. Il pose à ce propos la question des difficultés et possibilités nouvelles de la documentation, et notamment de l’accès des professeurs et élèves de classes préparatoires à la documentation en ligne. Marc Even pour l’APPLS rappelle que l’un des objets possibles des conventions de partenariat entre CPGE et universités est précisément cet accès aux ressources documentaires universitaires ; il suggère que, comme cela s’est produit pour l’histoire dans les dernières années, École et AP-Géo mettent au point une liste de ressources en ligne accessibles et utilisables.

 

Admissibles et admis dans la série « sciences humaines »

 

Alors que la forte augmentation du nombre d’admissibles en HG laissait enfin augurer un retournement de tendance dans le nombre d’admis, grande a été la déception des membres de l’AP-géo de constater qu’on revenait, à l’unité près, au minimum minimorum dénoncé l’année précédente (cf. le tableau présenté à l’assistance). Pierre Stragiotti a également souligné la diminution du nombre d’inscrits en HG (- 6 %) lors de la session 2014.

 

 

2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014
Candidats
Philo 253 273 253 297 297 317 353 324
HG 757 797 768 813 816 820 946 889
Admissibles
Philo 13 18 18 24 32 33 41 (11,60%) 30 (9,25%)
HG 64 61 62 56 46 42 35(3,70%) 47(5,28%)
Admis
Philo 7 9 13 12 14 14 17(4,80%) 17(5,24%)
HG 31 30 25 26 24 24 21(2,20%) 21(2,36%)

 

L’APPLS appuie sa demande d’une poursuite de la réflexion sur l’équilibre entre le nombre des candidats admis en philosophie et en histoire-géographie dans la série sciences humaines.

L’École, en la personne de Sylvie Martin, s’est montrée sensible  aux observations faites par les associations et fait état, comme l’avait fait Éric Bordas un an auparavant, des difficultés internes que cela lui posait. Elle réfléchit à des solutions…Si les causes sont connues (et ont été rappelées), les solutions restent à trouver pour modifier une situation devenue inacceptable, ou délicate, selon le point de vue qu’on adopte. Sont bien sûrs pris en compte, sur cette question, les pratiques de notation dans les différentes disciplines, le nombre et la nature  des épreuves auxquelles sont soumis les historiens-géographes, le poids spécifique du travail qui leur est demandé, l’exigence de pluridisciplinarité qui fait le bon candidat.

 

 

Compte rendu établi par Pierre Stragiotti et Marc Even